Enseignante, journaliste et militante martiniquaise
Née le 1er août 1902 à Le Lamentin, en Martinique, décédée le 18 octobre 1993 à Fort-de-France, à l’âge de 91 ans
Jane Nardal est la quatrième des sept sœurs Nardal, elle naît 6 ans après Paulette Nardal dont elle sera toujours très proche.
En 1923, elle rejoint Paulette à Paris, et comme elle s'inscrit. à la Sorbonne où elle suit des études littéraires et deviendra professeur de lettres.
Jane et Paulette Nardal animent un salon où se rencontre un grand nombre d'intellectuel.le.s de la diaspora francophone et américanophone noire à Paris, — on y croise Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, mais aussi des personnalités du mouvement Harlem Renaissance.
Jane et Paulette Nardal et développent l'idée d'une conscience noire nourrie de la valorisation de la culture noire et de la fierté d'appartenir à cette dernière, ouvrant ainsi la voie à la notion de négritude.
Paulette Nardal crée La Revue du Monde Noir à laquelle va contribuer Jane. Ensemble elles appellent à un réveil des intellectuels et un internationalisme noir. Elles y dénoncent la colonisation et contribuent, par un important travail de traduction, à faire connaître poèmes, essais et romans américains.
Jane publie aussi des articles dans La Dépêche africaine qu'elle a contribué à fonder, dénonçant la chosification des femmes noires dans « Pantins exotiques » ou appelant à une internationalisation de la solidarité noire dans "Internationalisme noir".
Jane est une fine analyste politique et influence Paulette qui aborde plus les choses d'un point de vue culturel.
En 1929, Jane Nardal rentre en Martinique et tente une première entrée en politique qu'elle réitérera après la guerre quand les femmes auront enfin le droit de vote, mais ce sera un échec. Elle participera régulièrement à la revue La femme dans la cité fondée par Paulette Nardal pour défendre les droits des femmes.
Elle se retire de la vie publique en même temps qu'elle perd l'usage de sa vue.
NB : Dans Si la mer n'était pas bleue, Joseph Zobel, l'auteur de La rue Cases-Nègres, consacre une nouvelle à la famille Nardal.
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À écouter
"Dorénavant, il y aurait quelque intérêt, quelque originalité, quelque fierté à être nègre, à se retourner vers l'Afrique, berceau des nègres, à se souvenir d'une commune origine."
Internationalisme noir in la Dépêche africaine, 1929
Jane Nardal
{…}
Ecoute, ma sœur
Encore emmaillotée
Dans les langes de l’indifférence
Somnolente et dolente
Tu suis le chemin coutumier
Des lentes habitudes
{…}
Ne veux-tu pas
Surgir
Remodelée
Dans la grande lumière de ton être
Enfin réalisé ?
Extrait poème paru dans La Femme dans la cité (1944)
Jane et Paulette Nardal