Traductrice, présentatrice radio et résistante franco-britannique
Née le 11 mai 1905 à Curepipe sur l'île Maurice , décédée le 28 mars 2004 à Marseille, à l’âge de 98 ans.
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Lise de Baissac est née à Curepipe sur l'Île Maurice en 1905 et parle deux langues : le français et l'anglais. En 1919, sa famille arrive à Paris puis fuit vers le Sud pendant l’exode. Avec l'aide du consulat américain, elle gagne l'Angleterre par le Portugal et retrouve à Londres son frère Claude membre du SOE. Il la recommande lorsque ce dernier s'ouvre aux femmes et elle fait partie de la seconde session de formation de mai 1942. Elle a la qualité requise, être bilingue.
Trente-neuf femmes appartiennent à la section F(France) du SOE (Special Opérations Executive) et sont parachutées en France, entre 1942 et 1944, pour accomplir des actes de sabotage ou, le plus souvent, servir d’agent de liaison pour les réseaux mis en place par les Britanniques à partir du terreau existant en France. La grande supériorité des Britanniques sur les Français, est de disposer d’armes, d’argent, d’appareils radios, et d’avions susceptibles de traverser la Manche pour des largages de containers d’armes indispensables à la résistance intérieure française.
Elle mène deux missions en France en 1942 et 1943. Dans la nuit du 24 au 25 septembre 1942, devenue « Odile » elle saute avec Andrée Borrel « Denise ». Elles sont les deux premières femmes parachutées en France par le SOE. Lise de Baissac part alors pour Poitiers avec la mission de monter un nouveau réseau nommé ARTIST qui devra coopérer avec le réseau SCIENTIST de son frère à Bordeaux. Sous le nom d’Irène Brisse, une veuve cherchant la paix et la tranquillité, elle trouve un appartement près du quartier général de la Gestapo sans attirer l'attention. Elle sert d'agent de liaison entre plusieurs réseaux, organise les sabotages et prend des renseignements sur les faits et gestes allemands. Soupçonnant que son réseau et celui de son frère sont infiltrés, Lise de Baissac est rappelée à Londres le 16 août. Là, elle devient instructrice du SOE le temps d'être affectée à une nouvelle mission.
En Avril 43, devenue « Marguerite », elle rejoint son frère Claude de Baissac, qui a été parachuté en février et agit en Normandie en ayant formé un nouveau réseau SCIENTIST. Il s'agit principalement de reconnaître de grands terrains d’atterrissage qui pourraient être tenus pendant 48 heures, le temps que des troupes aéroportées s’y établissent. Lise y joue le rôle de courrier. Elle fait du vélo, de jour comme de nuit, transportant des instructions et des ordres aux maquis et rapportant des informations sur leurs activités. Entre mai 1944 et le débarquement, elle organise trente-cinq parachutages d'armes et récupère douze agents SOE, des officiers SAS (Special Air Service) et des équipes Jedburgh (Jedburgh est une opération menée par les forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a pour objectif de coordonner l’action des maquis avec les plans généraux du Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force et d’équiper les résistants).
Elle rentre en Angleterre en septembre 1944 et participe au défilé de la Victoire le 8 mai 1945 à Londres où elle est reçue par la reine Elizabeth Bowes-Lyon, femme de George VI, puis elle travaille pour la BBC et épouse son amour d'enfance, le décorateur d'intérieur Gustave Villameur. Elle meurt le 28 avril 2004 à Marseille.
Article rédigé par Danièle Soubeyrand