Andrée Borrel

Résistante et agente secrète  française

Née le 18 novembre 1919 à Paris, assassinée le 6 juillet 1944 dans le camp de Natzweiler- Struthof , à l’âge de 24 ans.


Quand la guerre éclate, Andrée Borrel part à Toulon où elle reçoit une formation d’aide-soignante. Affectée à Beaucaire, elle soigne des blessés de guerre. Dès Juillet 1940 elle entre dans la Résistance et jusqu’à la fin de l’année 1941, elle utilise sa maison de Canet-Plage comme maison sûre pour le réseau d'évasion Pat Line.

Ce réseau est principalement chargé de rapatrier les militaires britanniques restés en France et les aviateurs alliés abattus, cachés et hébergés par des patriotes. Le réseau a fait évader vers Gibraltar puis l'Angleterre plus de 650 prisonniers et aviateurs alliés. Contrainte de fuir, après des arrestations d’agents et agentes de son groupe, elle passe quelques mois à Lisbonne dans un bureau de la France libre.

 

Parvenue en Angleterre, elle est recrutée par le SOE, section F, (Special Operations Executive, service secret britannique), puis entraînée et envoyée en mission en France. Andrée Borrel et Lise de Baissac sont les premières femmes parachutées par le SOE. Andrée Borrel assure alors, auprès de Francis Suttill, la fonction de courrier du nouveau réseau Prosper-PHYSICIAN basé à Paris. En mars 1943, elle devient commandante en second du réseau. Fin juin 1943, le réseau tombe, elle est arrêtée par la Gestapo.

Emprisonnée un an à Fresnes, puis transférée en mai 1944 à la prison de Karlsruhe  en Allemagne elle est déportée au camp de Natzweiler-Struthof en Alsace.

 

Brian Stonehouse est le témoin de l’arrivée dans le camp de quatre femmes agents du SOE, Andrée Borrel, Vera Leigh, Diana Rowden et Sonia Olschanezky, qui sont toutes exécutées le soir-même. Elles sont emmenées une à une dans un baraque où on leur injecte une dose mortelle de phénol avant de transporter leurs corps dans le four crématoire dans une tentative de les faire disparaître sans laisser de trace.

Lors du procès de Natzweiler, un ancien prisonnier qui s'occupait du chargement des fours raconte qu'un des corps se débattait et criait lorsqu'on le mit dans le four. Après la guerre, lors des procès des criminels de guerre nazis, Brian Stonehouse et Albert Guérisse témoignent du traitement infligé à ces femmes. En 1985, Stonehouse peindra un tableau représentant les quatre femmes   pour honorer leur mémoire. Il est accroché dans le club des Forces spéciales, à Londres.

Andrée Borrel avait 24 ans quand elle fut exécutée.

 

Article rédigé par Danièle Soubeyrand 

 

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