Käthe Kollwitz

Artiste engagée et pacifiste, la guerre et la condition des femmes traversent l'œuvre de Käthe Kollwitz .

Carl Schmidt, le père de Käthe Kollwitz, reconnaît très tôt le talent de sa fille et c'est grace à son soutien qu'elle entame sa formation d'artiste. En 1887, elle  rencontre Karl Kollwitz membre du parti social-démocrate et étudiant en médecine, ils se marient en 1891 et s'installent à Berlin dans  le quartier de Prenzlauer Berg (aujourd'hui Kollwitzstraße). Tous deux pratiquent leur métier avec engagement et les conditions de vie du prolétariat sont au cœur de leurs préoccupations. Ils ont deux fils Hans et Peter.

De 1898 à 1903, elle enseigne à l'école artistique de Berlin et expose non seulement en Allemagne où elle obtient plusieurs prix et médailles, mais aussi en Italie. En 1910, elle entame son travail de sculptrice. Sa renommée croit tant par son talent que par ses prises de position.

Dans les premiers mois de la Guerre 14-18,  Peter meurt au combat, il était âgé de 18 ans. Drame qui fait basculer Käthe Kollwitz dans le pacifisme et la rapproche du parti communiste. Dès lors ses sujets sont la guerre, les conditions de vie du prolétariat - en particuliers celles des femmes. Parallèlement, elle continue de se prendre elle-même comme sujet de ses dessins et gravures, comme si elle scrutait en elle et le temps qui passe et la constance de ses convictions.

En 1919, Käthe Kollwitz est devenue la première femme membre de l'Académie des Beaux-Arts de Prusse et y a été nommée simultanément professeur. 

Karl et Käthe Kollwitz se mobilisent contre la montée du nazisme, en 1932, ils signent "l'appel urgent" pour la coalition entre le parti socialiste (SPD) et communiste (KPD) allemands qui doit empêcher une majorité national-socialiste aux élections du 31 juillet. En 1935, Käthe Kollwitz est interdite d'exposition. Elle poursuit cependant son travail et expose clandestinement.

Elle meurt quelques jours avant la fin de la guerre, le 22 avril 1945.