Femme politique, ambassadrice et féministe soviétique
Née le 31 mars 1872 à Saint-Pétersbourg, décédée le 9 mars 1952 à Moscou, à l’âge de 79 ans.
Femme politique russe socialiste, puis communiste, Alexandra Kollontaï est la première femme au monde à devenir ministre (en 1926), puis ambassadrice (en 1930, en Suède). Même si, en faire une ambassadrice était un moyen pour Staline de se débarrasser d’elle parce qu’elle remettait en question les hiérarchies et l’autoritarisme qu’il était en train d’instaurer… et qu’elle défendait trop ardemment la cause des femmes.
Elle est, avec Clara Zetkin, à l'origine d'une journée internationale consacrée à la lutte pour les droits des femmes, qui va devenir le 8 mars, proposée en août 1910 à Copenhague, lors de la 2e Conférence internationale des femmes socialistes.
Mais, si aujourd'hui, Alexandra Kollontaï. et Clara Zetkin, appartiennent à l'histoire du féminisme, elles réprouvaient ce terme… Pour elles, les féministes étaient des bourgeoises qui ne s’intéressaient qu’aux droits civiques sans considérer la question politique, sans prendre conscience que la domination masculine faisait partie d’un système de domination plus vaste : le système capitaliste.
Il y a eu beaucoup de divergences entre les femmes socialistes et les féministes, ce qui les a empêché à plusieurs moments de se battre ensemble. La journée internationale de lutte que proposent Clara Zetkin et Alexandra Kollontaï est en fait une façon pour les femmes socialistes — avec la résolution sur les discriminations professionnelles qui demande un salaire égal pour un travail égal — de se démarquer des féministes.
Alexandra Kollontaï a très activement participé à la révolution russe et a occupé de nombreux postes au sein de la nouvelle Union Soviétique, mais elle va être évincée à la fois en tant qu'opposante et en tant que femme. Elle échappe aux purges staliniennes parce qu'elle représente un symbole d'émancipation fort au moment où le régime est en train de revenir sur les droits gagnés par les femmes (divorce, travail, avortement, contraception) et qu'elle a acquis une solide réputation de diplomate lors de ses missions à l'étranger. Elle sert en quelque sorte d'alibi.
Elle a beaucoup réfléchi et écrit sur ce que pourraient être de nouvelles relations amoureuses entre les femmes et les hommes. Elle prône un amour-camarade sans hiérarchie.
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"Pour devenir réellement libre, la femme doit se débarrasser des chaînes que fait peser sur elle la forme actuelle, périmée et contraignante, de la famille."
Alexandra Kollontaï
Le mariage et le problème de la famille (1909)