Artiste et militante française
Née le 21 août 1941 à Lyon, décédée le 23 octobre 2005 à Lyon, à l'âge de 64 ans.
Monique Baetz, ou Monique Jan Baetz comme elle aimait signer son travail, est née dans le 3ème arrondissement de Lyon d’un père horloger et d’une mère secrétaire fortement engagée dans la vie associative, elle leur doit son goût de la précision, son sens de la solidarité et une exigence insatiable. Après avoir fait l’Ecole de Tissage, elle suit les cours des Beaux-Arts de Lyon et travaille dans le dessin textile, c’est la période où les dessinateurs et dessinatrices textiles lyonnais diffusent leur travail à travers le monde. Ainsi les dessins de Monique Baetz voyagent-ils en Italie, au Japon ou aux USA. En 1962, elle a rencontré Jean Baetz au sein de l’association Notre Dame des Sans Abris où tous deux étaient investi.e.s. Monique et Jean se marient en 1963 et entre eux se noue un pacte fait d’amour libre et de solidarité. Ils auront deux enfants, Alexandre et Anne, et, durant une vingtaine d’années, deux maisons. De 1974 à 1993, Monique Baetz s’installe dans sa maison-atelier, 14 rue Bodin dans les Pentes du 1er arrondissement de Lyon et devient « sculptrice de vêtements ». Elle crée des pièces uniques ou en séries très limitées entièrement réalisées à la main, des vêtements aux allures de capes dont les ailes semblent inviter les femmes à prendre leur envol. Elle aime les corps opulents, exubérants et en fait les matrices de paysages flamboyants et enchantés. En 1983, elle passe un an à New York au Fashion Institute of Technology. Outre ses vêtements-sculptures, elles réalise des costumes de théâtre. Et comme cette infatigable chercheuse de voies nouvelles n’en finit pas d’explorer de nouvelles pistes, en 1993 elle part avec Jean au Maroc où le couple s’installe durant 7 ans. Là, son inspiration est regénérée et elle renoue avec les engagements forts de sa vie qui, malgré son refus de toute étiquette et toute appartenance à un parti politique, l’ont conduit à prendre position et à militer. On l’a vue à Milan manifester aux côtés de ses amies italiennes pour le droit à l’avortement, elle s’est battue pour la préservation des pentes, en particulier de la montée de la Grand’Côté, au sein du Comité Populaire de la Croix-Rousse qu’elle a co-fondé et dont elle a été la première présidente. Elle a prêté son art à deux pièces maîtresses de la vie du Comité : le Journal mural et les actions théâtrales. Comme elle avait animé des ateliers pour les enfants du quartier de la Croix-Rousse de Lyon, elle va, au Maroc, avec Patricia Escobar, dans les bidonvilles de Salé, initié des femmes au tissage de tapis les poussant à revisiter la tradition en laissant libre cours à leur imagination. De retour en France, elle se ré-installe avec Jean sur le plateau de la Croix- Rousse, ils s’étaient promis de finir leur vie ensemble, cependant ni elle ni lui ne s’imaginaient la fin de Monique si proche, en 2004, on lui diagnostique un cancer qui l’emporte en 2005. Reste son travail.