Gynécologue grecque
Née vers 305 avant J.C
Première femme médecin de la Grèce antique.
L’histoire d’Agnodice est rapportée par l’auteur et grammairien latin Hygin (Caius Julius Hyginus) dans le chapitre 274 de ses 277 Fabulae (littéralement Histoires). Contestée par certain.e.s, considérée comme vraisemblable par d’autres, elle est en tout cas emblématique de l’Histoire des femmes.
Les femmes n’ayant pas le droit d’exercer la médecine, Agnodice se coupe les cheveux et fait ses études de médecine sous le nom et l’apparence d’un homme, Miltiade. Elle est soutenue par son père qui lui a appris à lire, à écrire, l'emmène au théâtre, l'encourage à se cultiver et la fait passer pour son neveu. Brillant.e, il/elle se spécialise dans les accouchements et la gynécologie. Son attitude douce et compréhensive la fait apprécier des femmes et elle se fait rapidement une large clientèle. Jaloux, ses confrères, font courir le bruit que Miltiade séduit ses patientes et les abuse pendant leur examen. Agnodice est convoquée devant l'Héliée, le tribunal populaire. Elle risque la peine de mort. Elle se dévêt alors, montrant son anatomie à ses juges. Si l'accusation de viol tombe automatiquement, elle n'en reste pas moins coupable aux yeux de la justice athénienne d'exercer illégalement, puisque femme, le métier de médecin. Elle est condamnée à mort à l'unanimité. Mais ses patientes se révoltent et envahissent le tribunal, réclamant justice pour leur sœur. Leur détermination a raison des juges qui libèrent Agnodice et abrogent l'année suivante la loi qui interdit aux femmes d'exercer la médecine.