Résistante et femme politique française
Née le 16 février 1919 à Plestin-les-Grèves, morte le 11 janvier 2010, à Paris, à l'âge de 90 ans.
Jeanne Bohec nait dans une famille de marin, dans "La plastiqueuse à bicyclette", elle écrit : "Si le sort m'avait doté de chromosome XY, nul doute que c'est vers la mer que ce seraient tournées mes activités. (…) Plus tard, peut-être, des femmes pourront-elles envisager de telles carrières ; je suis née trop tôt". Douée pour les mathématiques, c'est vers elles qu'elle se tournera après la Seconde Guerre mondiale, devenant professeur, en même temps qu'élue du XVIIIe arrondissement de Paris et militante au sein de plusieurs associations dont l'ENTRÉE (Aide aux chômeurs).
Mais c'est comme résistante que Jeanne Bohec est entrée dans l'Histoire. Cette jeune femme lucide et déterminée, quitte la France dès le 18 juin pour rejoindre l'Angleterre sans même avoir entendu l'appel du Général de Gaulle, homme politique qu'elle découvre une fois sur place et dans lequel elle se reconnaîtra toute sa vie. En Angleterre, elle essaie de rejoindre La France Libre, qui à sa grande déception n'accepte pas encore les femmes en son sein. Le Corps des Volontaires Françaises sera créé le 7 novembre 1940 sous le commandement de la championne de tennis Simonne Mathieu, et Jeanne Bohec le rejoint le 6 janvier 1941. Après un entrainement militaire stricte, et quelques mois de secrétariat, elle rejoint le laboratoire de chimie et devient une spécialiste en fabrication d'explosifs. C'est comme instructrice en sabotage qu'elle est parachutée en Bretagne le 29 février 1944. Elle va initier nombre de résistants et résistantes à la fabrication et au maniement des explosifs, sillonnant la région à vélo. Elle prend également part aux durs combats en tant que sous-lieutenant, durant les jours qui suivent le Débarquement, en particuliers ceux de Saint-Marcel.
Elle a été décorée de le croix de guerre avec palme, de la médaille de la Résistance, l'Ordre National de la Légion d'Honneur et de l'Ordre National du Mérite. Elle également reçu un diplôme de brave conduite (n°589) du général Eisenhower.
Une place porte son nom dans le XVIIIe arrondissement depuis octobre 2014.