Chimiste et résistante française
Née le 21 février 1913 à Paris, morte le 12 février 1943 à Hambourg en Allemagne, à l'âge de 29 ans.
France Bloch est la fille de l'écrivain, Jean-Richard Bloch, intellectuel et homme politique engagé, proche du Parti communiste, et de Marguerite Herzog, sœur de l'écrivain André Maurois, et elle-même femme engagée - elle se battra pendant des années pour faire reconnaître l'action de sa fille au sein de la Résistance et faire rapatrier ses cendres en France.
France Bloch est une enfant particulièrement vive et talentueuse, douée aussi bien pour les arts que pour les sciences, hésitant sur le chemin qu'elle souhaite suivre, elle passe deux baccalauréats : celui de Philosophie en 1930 et celui de Mathématiques en 1931. Par passion de la vérité, elle opte finalement pour un cursus scientifique et devient chercheuse en chimie à l'Institut de Chimie de Paris. Parallèlement à ses recherches, elle mêne une active vie de militante au sein du Parti communiste et s'alarme de la montée des fascismes en Europe. L'entrée en guerre de la France en 1939, puis la signature de l'Armistice entre Pétain et Hitler en 1940 font basculer son destin. Elle fait partie de ses communistes qui, malgré le pacte germano-soviétique, entre tout de suite dans la Résistance. Elle participe d'abord à différentes actions de sabotage et d'information, puis rejoint, en 1941, le groupe des Francs-tireurs et Partisans Français (FTPF) dirigé par Raymond Losserand et fabrique des explosifs dans un laboratoire clandestin improvisé au domicile du résistant, Théo Kroliczek, 1 rue Debidour dans la 19ème arrondissement de Paris.
Fichée et suivie par la Gestapo et la Milice, elle est arrêtée le 16 mai 1942, torturée et emprisonnée à la Santé, puis à Fresnes. Elle est condamnée à mort et déportée à Lubeck en Allemagne où elle est guillotinée par le même bourreau qui guillotinera la résistante allemande Sophie Scholl, 10 jours plus tard.
En 1939, elle avait épousé Frédéric Sérazin, ouvrier tourneur syndicaliste rencontré au Parti communiste, lui-même résistant, fusillé le 15 juin 1944 à Saint-Etienne. Le couple avait eu un fils, Roland Sérazin, en janvier le 28 janvier 1940.
Toutes les personnes qui l'ont croisée ont été impressionnées par son courage et sa lucidité politique. Son parcours est remarquablement retracé par Allain Quella-Villéger dans la biographie qu'il lui consacre parue en 2019 aux éditions des femmes.
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« Je meurs pour ce pour quoi nous avons lutté, j'ai lutté ; tu sais comme moi que je n'aurai pas pu agir autrement que je n'ai agi. »
France Bloch Sérazin,
extrait de sa dernière lettre à son mari, Frédo Sérazin